
En vue de la Journée nationale contre le harcèlement scolaire qui se tient ce 5 novembre 2020, je souhaitais sur ce sujet qui me tient particulièrement à coeur vous apporter un éclairage légal sur les pratiques que j'ai pu constater en tant qu'avocate spécialisée en droit d'éducation depuis 20 ans et intervenant fréquemment en matière de harcèlement scolaire.
C'est une réalité effrayante : plus d'un élève sur dix est concerné par le harcèlement scolaire.
Pour lutter contre ce fléau qui s'étend désormais sur les réseaux sociaux et toucherait chaque année près de 700.000 enfants, le député Erwan Balanant a proposé 120 mesures dans un rapport intitulé : « Comprendre et combattre le harcèlement scolaire ». Ce rapport a été remis le 13 octobre 2020 aux ministres de l’éducation et de la justice, MM. Blanquer et Dupond-Moretti, et présenté à l’Assemblée nationale.
A la demande de Monsieur le député Balanant, j’ai été auditionnée dans le cadre de ce rapport .
Je constate à mon cabinet les dysfonctionnements du système. En effet, les familles viennent me consulter lorsque qu’après avoir avisé l’établissement scolaire, la situation de harcèlement perdure avec de lourdes conséquences pour leur enfant : phobie ou échec scolaire, états dépressifs, etc …
À titre indicatif, depuis ces 5 dernières années, 40 % de mes dossiers concernent des familles dont les enfants ont été harcelés à l’école primaire voire plus rarement à l’école maternelle. Les 40 % restants sont des élèves de collège, avec davantage d’élèves de 6e ou 5e, et environ 20 % d’élèves de lycée.