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Coronavirus: ces familles qui réclament le remboursement des frais de scolarité

ParWally Bordas• Publié le23/06/2020 à 08:18• Mis à jour le24/06/2020 à 15:56



ENQUÊTE - Étudiants et parents qui s’estiment lésés par un enseignement à distance jugé décevant, veulent récupérer leur mise.

Cette mère de famille ne décolère pas. «Pendant le confinement, les seuls cours qui ont été dispensés à mes deux enfants, qui sont en école de commerce et d’ingénieurs, sont des documents PDF reçus par mail». Il y a quelques jours, elle a contacté les deux établissements de ses enfants pour demander le remboursement d’une partie des frais de scolarité. Se voyant opposer une fin de non-recevoir, elle a pris contact avec un avocat qui la conseille désormais dans ses démarches. «Avec des frais de scolarité dépassant les 9000 euros l’année, mes enfants ont dû emprunter à la banque pour pouvoir y entrer. Mais cette année, nous constatons une inadéquation choquante entre la qualité des cours et le prix payé: c’est une énorme injustice pour eux», attaque-t-elle.


Il n’est plus rare désormais que des familles se mobilisent pour obtenir le remboursement d’une partie des frais de scolarité, jugeant trop légère la prestation assurée par ces écoles durant le confinement. «De plus en plus de parents m’appellent pour me poser des questions, ils veulent savoir s’ils sont dans leur droit et quelles sont les démarches à effectuer pour ces demandes de remboursement», confirme Maître Valérie Piau, avocate spécialiste en droit de l’éducation. Si en France, des voix commencent à se faire entendre, aux États-Unis, selon un article d’ABC news, 50 universités dont la faculté de droit d’Harvard, ont reçu des demandes de remboursement émanant d’étudiants privés de cours en présentiel et demandant un remboursement de leurs frais de scolarité.

Des pétitions et autres demandes informelles


Martin*, 18 ans, a payé plus de 20 000 euros pour étudier 9 mois à San Diego aux États-Unis, via Education First. Contraint de rentrer avant la fin de son séjour en raison de la situation sanitaire, il espère se faire rembourser environ 6000 euros. Mais il n’a aucune nouvelle de cet organisme de séjours linguistiques. «J’ai essayé de les appeler, je leur ai envoyé des mails, je les ai contactés sur Twitter, rien: ils font les sourds, les aveugles et les muets. J’ai dû m’endetter à la banque pour pouvoir payer et il me semblerait normal d’être dédommagé», témoigne-t-il, déprimé par sa situation. Ses camarades, dans la même situation que lui, ont fait appel à un avocat afin de faire pression sur l’entreprise.

Marine*, étudiante dans une grande école d’ingénieurs privée, s’estime également lésée. Selon elle, son établissement n’a pas fait le nécessaire pour assurer la continuité pédagogique dans de bonnes conditions. «Nous n’avons eu aucun cours en visioconférence. Nous recevions des consignes par mail et devions uniquement rendre des dossiers papiers. Les professeurs et l’école nous ont laissés dans la panade, nous n’avons eu aucun accompagnement», témoigne l’étudiante, qui a demandé à son école le remboursement d’une partie de sa scolarité, sans obtenir de réponse.

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